14 juin 2018 – 14 juillet 2018, un mois vient de s’écouler depuis que Katumbi s’était fait confisquer son passeport à Zaventem pour cause de sa falsification. Alors qu’il avait obtenu un moratoire de deux semaines pour se mettre en ordre, l’ancien Gouv’ du Katanga vient de consommer tout un mois sans s’exécuter, et l’Office belge des étrangers le déclare désormais en séjour illégal. Grave !
Les jours de Moïse Katumbi Chapwe sont désormais comptés pour son séjour en territoire belge. L’ancien Gouverneur de l’ex-Katanga n’est toujours pas en mesure de présenter un passeport valide à l’Office des étrangers après que lui eut été ravi celui qu’il utilisait jusque-là.
Le 14 juin 2018, en effet, Katumbi avait été brièvement interpellé par la police des frontières belges lors de son arrivée à l’aéroport de Zaventem. Son passeport avait été déclaré falsifié et, suite à des interventions en haut lieu, l’Office des étrangers L’Office des étrangers lui avait alors octroyé un laissez-passer de 15 jours pour lui permettre de produire « un document de voyage officiel et authentique ».
Cependant, un mois vient de s’écouler ce samedi 14 juillet 2018 et l’Office belge des étrangers n’a toujours rien vu de sa part. Le 6 juillet dernier déjà, l’on s’interrogeait à l’Office. « Jusqu’à présent, nous n’avons enregistré aucune réaction ou démarche de sa part, déclarait à la presse Geert Devulder, porte-parole de l’Office des étrangers ». Et cette conclusion tonitruante : « On peut donc dire qu’il est actuellement en séjour illégal. Son passeport reste pour le moment confisqué au niveau du Procureur du Roi. »
Pour sa défense, Moïse Katumbi et ses collaborateurs continuent de prétendre que son passeport saisi n’était pas falsifié, mais que les données avaient été désactivées après le passage du passeport congolais au biométrique. Et de charger alors le Gouvernement qu’il accuse d’être responsable de cette situation et de refuser de lui délivrer un nouveau passeport.
Cette thèse ne tient, cependant, pas debout, et cela à plusieurs égards. D’abord, l’on rappelle que c’est depuis le 14 janvier 2018 que la RDC est passée au passeport biométrique. A cette date, tous les anciens passeports étaient frappés de caducité et désactivés du système. L’on peut donc s’étonner que Katumbi ait continué à voyager pendant six mois avec un passeport caduc et aux données désactivées comme il le prétend. D’où les observateurs se confortent dans leur conviction selon laquelle Katumbi voyageait avec un passeport trafiqué à la ndjiloise.
Ensuite, l’on rappelle que la dernière fois que Katumbi s’était présenté à l’ambassade de la RDC à Bruxelles pour demander le nouveau passeport remonte au 20 février 2018. Il lui avait été remis le formulaire ad hoc à remplir et à rapporter pour la suite du processus.
Flanqué de sa meute d’accompagnateurs, il était reparti et, jusqu’à ce jour, personne à l’ambassade ne l’a vu revenir. Le personnel de l’ambassade s’étonne alors de l’entendre se plaindre du refus qui aurait été opposé à sa demande. Même après la confiscation du passeport qu’il utilisait, Francis Kalombo, qui s’était répandu en explications dans les médias, avait assuré que Katumbi retournerait à l’ambassade le lundi 18 juin, mais personne ne l’y a vu jusqu’à ce jour.
L’on croit comprendre que l’homme est doublement gêné de s’y rendre, d’une part en raison de la situation d’infraction dans laquelle il se retrouve avec un passeport falsifié qui a conduit l’Office du Procureur général de la République à ouvrir une information judiciaire, et, d’autre part, à cause de l’affaire de sa nationalité italienne qui lui a fait perdre ses droits en RDC, notamment la détention du passeport.
Pour être aux abois, on ne saurait faire mieux…
PDM